Connan ou les sortilèges des carnets de moleskine noire.

1946. Connan voit le jour dans la lumière d’août. Elle ne cessera d’illuminer son parcours jusqu’à son zénith, lorsque globe-trotter esthète il se voue au terrible et délectable enchantement des formes profanes et sacrées. D’instinct, Connan se dirige plein sud, vers la violence des matières et des colorations fascinantes. Il s’engage dans des études d’art graphique placées sous le signe du flamboyant, tout en y associant les mystères du nocturne. Le temps d’une parenthèse, sa période froide le plonge au coeur de la forêt noire, où pendant son service militaire en Allemagne, il continue à faire varier ses registres.

1968. Sous les pavés, la créativité. Pour Connan vient le temps de la création publicitaire, un art complet où il est impliqué de la création à la production. Assistant, Directeur Artistique, Directeur de création, il gravit tous les échelons de la profession. Aux côtés d’hommes de grand talent, il est à l’origine de célèbres campagnes remarquées et primées par les professionnels. Cette école alliant rigueur et imagination lui donne le sens du « saut créatif » et de la subversion des codes établis. En 2000, il crée sa propre entreprise de communication.

2008. Portrait de l’artiste en nomade ébloui. Samarkand, la Chine, le Nouveau Mexique, les Îles Marquises, le Royaume du Bouthan sont ses territoires oniriques. Grand voyageur, il met son art sur le motif, ou plutôt sur les motifs : ses carnets de moleskine noire retranscrivent les textures les plus sauvages. Ces trames de tissus brodés, ces ornementations d’orfèvrerie, ces peintures votives « cueillies » sur la route de la soie, les hauteurs de l’Himalaya ou des Andes, sont mises en regard avec le baroque sulfureux de la Contre-Réforme. Entre la crypte de la sainte et la yourte de la chamane, Connan fait dialoguer la magicienne et la madone. Une façon bien à lui d’exprimer l’éternel féminin. Mais aussi d’investir un espace pour l’imprégner d’une incomparable aura.

Aujourd’hui reconnu comme technicien du sacré. Connan intègre à ses mobiliers, ses peintures, ses poupées, des propositions esthétiques singulières et des amulettes de diverses croyances, chargeant ses créations d’une sacralité peu commune, à la fois envoûtante et protectrice. Il le prouve en exposant en 2008 des grands formats « surréalistes » lors d’un accrochage fort remarqué dans le quartier de Soho, à New York. Puis en 2009, il est invité par la galerie Gal-on à Tel-Aviv, où la magie opère encore. Aujourd’hui, il prépare une nouvelle exposition à New York, prévue pour septembre 2011. Talent et incantation sont à l’ordre du jour.

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